BASSIN A FLOT & BASE SOUS MARINE

Présenté comme étant le plus grand centre d’exposition d’art numérique au monde « Bassins de Lumières » (une création de Culturespaces) a pris ses quartiers dans 4 des alcôves de l’ancienne base sous-marine de Bordeaux.
L’exposition devait initialement ouvrir ses portes en avril mais covid oblige ce n’est qu’au 10 juin que la base a ouvert ses portes au public.

C’est avec une certaine émotion que j’ai traîné mes baskets de ce côté-ci de la préfecture de la Gironde, et ce pour plusieurs raisons :

  • Mon grand père a participé, bien malgré lui, aux travaux de constructions de cette base sous-marine… avant que ma grand mère, une femme au caractère bien trempé, n’arrive à l’en faire sortir.
  • C’est le quartier qui m’a quasiment vu naître puisque mes parents avaient une maison rue Guynemer (qui n’existe plus) aux abords de la place Ravezies. Mes premiers souvenirs datent de cette époque. Nous avons ensuite déménagé dans le quartier Ornano.
  • C’est le quartier de l’établissement scolaire  dans lequel j’ai passé deux années (BEP/CAP), A. Beau de Rochas, sur le même site que le lycée Saint Louis. J’y ai donc traîné mes guêtres d’adolescent boutonneux alors que l’endroit était loin d’être aussi convivial qu’aujourd’hui.
  • J’ai eu, dans une autre vie, la chance de venir effectuer un dépannage de voiture pour quelqu’un qui travaillait à l’aménagement de la base. j’ai donc pu la  visiter avant que les travaux de réhabilitation y soient effectués. C’était impressionnant et terrifiant à la fois !

Nous sommes arrivés de Périgueux un peu en avance, du coup je prends le temps de faire le tour du bassin histoire de me remettre un petit coup de nostalgie.
Le quartier ne ressemble plus du tout à mon souvenir. Il y a des entreprises partout, un mac do surpeuplé, c’est propre, les rails ont quasiment tous été démontés, il n’y a plus un seul hangar en ruine, tout a été rasé, même la vieille grue est en cours de restauration…
C’est devenu un quartier sans charme, sans âme, un peu bobo. Certes ce n’est plus le coupe gorge d’avant mais c’est devenu un endroit bien insipide…
A part la base, la vieille capitainerie et le blockhaus situé quelques centaines de mètres plus loin il n’y a quasiment plus aucun témoin du passé.
C’est dommage mais néanmoins normal, the show must go on !

BASSINS DE LUMIÈRES – L’exposition

Masque sur le nez nous entrons dans la fraicheur relative de la base.
Il y règne une profonde obscurité, les gens se massent dans l’entrée, le temps que les pupilles se fassent à la pénombre.
Les gestes barrières en prennent un sacré coup. Comme tout le monde je patiente le temps que ma vue me permette de circuler entre les bassins.
Les projections sur les murs n’illuminent pas assez pour éviter cet attroupement.

Quelques minutes plus tard je peux commencer à apprécier le spectacle. Les animations se succèdent sur les immenses murs de la base et se reflètent dans l’eau des bassins, le résultat est magnifique, bien que manquant un peu de luminosité. Je ne sais si cela est dû à mes yeux qui ont du mal dans les lieux sombres car mon nikon lui semble assez à l’aise. Son écran me restitue des images bien plus belles que ce que je peux percevoir.

Peu importe, je traverse les bassins en déambulant, faisant quelques photos par ci par là, jusqu’au dernier bassin surplombé de gradins. C’est ici que le spectacle prend sa dimension monumentale. Un effort particulier a été déployé pour rendre l’immersion phénoménale. La qualité de la lumière est bien meilleure et les projections se poursuivent sur le sol rendant l’immersion totale. La musique porte les images et le tout est simplement sublime. Le vrai spectacle est ici, au niveau du dernier bassin.
Je m’assois et prend le temps de visionner trois projections différentes :

  • la présentation de « Bassins de Lumière » portée par la sublime bande originale du film « Das boot ».
  • un film sur Paul Klee
  • un film sur Klimt

Bienvenue dans le cube

Une fois la dernière vidéo terminée je me dirige ensuite vers « Le cube », une immense pièce cubique au sol brillant dans lequel des coussins sont disposés à même le sol pour que l’on s’installe confortablement afin de profiter d’une projection à 360° de plusieurs films d’animations psychédéliques à souhait, j’ai adoré !!!

Cela m’a rappelé les démos des informaticiens que l’on s’échangeait sous le manteau (enfin sur les disquettes des jeux piratés) dans les années 90…
Le but étant pour les développeurs d’exploiter au maximum les capacités des ordinateurs de l’époque pour créer des animations hyper complexes mais tenant dans un minimum de place (quelques kilo octets).
Ce fut un moment rafraîchissant et relaxant. Mais cela fait déjà deux heures que je suis dans le blockhaus, il est temps pour moi de sortir.

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Matériel embarqué pour faire les clichés : Nikon D850 avec Objectif 24-70 mm F 2.8 constant.

Durant toute la balade dans la base sous marine j’étais bloqué sur F 2.8 et iso 2500.
Je regrette de ne pas avoir emmené un ultra grand angle (14-24) et un trépied léger qui aurait pu m’être utile.
En post-prod prévoir un réglage de luminance à 30 sous lightroom et un petit coup d’anti-poussière dans photoshop (rayon 5 & seuil 30 c’est suffisant) histoire de nettoyer le bruit numérique.

Merci à « Bassins de Lumières » pour l’autorisation d’utiliser les appareils photos, certes sans flash mais de toute manière ils seraient totalement inutiles et même contre productifs dans ce contexte (mais ça n’empêche pas nombre de personnes de quand même tenter le coup…).